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  JEAN RODIER - DECORATION DE L'ORDRE NATIONAL DU MERITE
   
 

Le 18 décembre 1977, Jean Rodier, secrétaire général de la mairie de Briare (Loiret), est promu chevalier de l'Ordre National du Mérite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche matin, une cérémonie officielle se déroulait à la mairie de Briare, afin d'honorer un fidèle serviteur de l'administration communale. Une assistance d'amis et de membres du conseil munipal, entouraient M. Rodier pour cette cérémonie, présidée par M. Xavier Deniau, député de l'arrondissement, en présence de M. Creissel, sous-préfet, M. de Chasseval, conseiller général, M. Poulain, maire de Briare, M. Dabard, ancien maire avec qui M. Rodier débuta à Briare, d'anciens conseillers municipaux, de représentants d'associations locales.

C'est à M. Poulain, premier magistrat de la commune, que revenait l'honneur de présenter et de faire état deslongs services de M. Rodier.

"Il faut bien reconnaître que les secrétaires de mairie sont les grands oubliés de l'administration et pourtant, leurs services discrets et efficaces, sont indispensables à nos communes.

M. Rodier, vous êtes entré au service de l'administration le 3 septembre 1936, à Longjumeau, et peu après survenait la guerre. A la fin de cette guerre dont nous reparlerons, vous vous retrouvé en Algérie de 1945 à 1947. A votre retour, vous entrez au service de la ville de Chilly-Mazarin, puis ensuite à Longjumeau, où là encore, vos services furent appréciés. Vous arrivez à Briare en 1965 et nous savons tous ce que notre commune doit à vos connaissances administratives.

Mais je voudrais revenir à cette période de guerre. Quoique handicapé, vous tenez à participer à l'effort national et vous entrez dans un réseau de résistance de la banlieue parisienne qui, en peu de temps, devait compter 400 membres. Votre action efficace au sein de ce réseau, vous vaut la Croix de Guerre que vous remet de général de Larminat. Depuis 1965 chez nous, vous avez oeuvrez pour le bien de la commune et vos conseils nous sont toujours précieux. Je sais que vous avez votre part dans la création de notre syndicat intercommunal, le SIPACOB, mais d'autres que moi évoqueront votre travail en ce sens.

Qu'il me soit permis, au nom de tous et de la population briaroise, de vous assurer de notre sincère sympathie et de nos plus chaleureux remerciements pour le travail efficace dont toute votre carrière est marquée".

M. de Chasseval devait joindre ses remerciements à ceux exprimés :

"C'est une chaude amitié qui vous lie à tous les élus du canton et nul n'ignore le travail que vous accomplissez au sein de notre SIPACOB, syndicay intercommunal, dont M. Dabard, ancien maire de cette commune, fut l'initiateur. Cher ami, qu'il me soit permis, au nom des maires du canton, de vous dire combien nous vous devons et ceci à travers une amitié qui ne s'est jamais démentie. Pour cette aide et pour vos qualités d'homme, permettez-moi de vous présenter des compliments largement mérités."

M. Dabard devait ensuite prendre la parole en ces termes :

"C'est avec une certaine émotion et en ma qualité d'ancien maire, que je dois m'adresser à vous après des personnalités officielles.
Je tiens tout d'abord, Monsieur et cher ami Rodier, à vous remercier pour la collaboration entière, totale et dévouée, que vous m'avez toujours apportée. je me rappelle ce qu'était Briare en 1959 lorsque je suis arrivé dans cette mairie. Notre ville était en plein désarroi et tombait en désuétude par la disparition de son industrie qui, autrefois prospère, réduisait notre ville à devenir une cité dortoir. Il fallait quelque chose et vite. D'abord consolider et équiper, amener des industries et rétablir la confiance. Songez qu'en 1960, seize jeunes ménages quittaient notre ville, faute d'emploi et de confiance en l'avenir.

Une nouvelle équipe se mis alors au travail, et en 1965, un homme d'action, vous, mon cher ami, vint se joindre à nous. L'homme de valeur que vous étiez, nous permis ce démarrage que nous souhaitions. Cependant, l'administration était à
l'image de la ville, c'est-à-dire qu'il n'y avait rien dans les caisses. Il fallait remettre de l'ordre avec un budget en déficit. Pendant presque six années, nous avons dû agir presque seuls puisque trois secrétaires généraux nous ont quittés. Cependant, dès vos premières paroles, j'ai compris que nous avions l'homme connaissant parfaitement l'administration de plus, droit et juste, désirant travailler et bien faire. En moins d'un an, bien des choses étaient remises en place, tout cela sans bruit, sans orgueil.

Vous m'avez conseillé, je ne l'oublie pas. Voyez-vous, notre force vint de la constitution d'une équipe, vous et moi, nous nous complétions. Rappelez-vous lorsque les maires de 14 communes venaient ici. On parlait beaucoup sans rien réaliser. Il falllait un plan que vous avez mis sur pied, ainsi notre syndicat est né et il était le premier de France. Ainsi, Monsieur Rodier, vous avez créé une règle et mis en route ce S.I.P.A.C.O.B.. Quatre mois plus tard, une première action était mise en route avec l'aide d'un Conseiller Général tout neuf, mais qui avait compris.

Je sais que d'ici deux ans environ, vous prendrez une retraite bien méritée, vous pourrez partir avec la fierté d'avoir rempli une belle tâche et oeuvrer pour Briare. Je sais qu'aujourd'hui, le conseil est composé d'homme d'opinions diverses, mais je sais aussi qu'avec lui vous composez pour le bien de la ville, dans des conditions différentes sans nul doute, mais avec le même esprit de service, c'est pouquoi au nom de tous, anciens et nouveaux, je puis me permettre, mes 87 ans m'y autorisant, de vous féliciter et vous remercier une dernière fois".

Sans vouloir revenir sur les paroles déjà prononcées, Monsieur Deniau ajoutait ses félicitations et ses remerciements à ceux déjà exprimés en mettant l'accent sur l'importance du travail administratif, effectué par les secrétaires généraux, rappelant toute l'utilité et l'efficacité de celui accompli par Monsieur Rodier, la justesse de ses conseils, pour le bien de la ville de Briare.

Enfin au nom du gouvernement, il épinglait sur la poitrine de Monsieur Rodier, la croix de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite, distinction au combien méritée.

A tour de rôle, les personnalités présentes venaient auprès du récipiendaire, afin de le féliciter et lui apporter l'hommage de la reconnaissance générale.

C'est par un champagne d'honneur que se terminait cette cérémonie au cours de laquelle, bien entendu, le personnel de la Mairie entourait son chef et lui rendit également un hommage amical.

Au nom des lecteurs de notre journal, nous adressons à Monsieur Rodier nos plus sincères félicitations pour la distinction dont il vient d'être l'objet, nous le remercions pour l'excellente collaboration qu'il nous apporte dans notre rôle d'informateur, et le prions de trouver ici l'expression de nos plus amicaux sentiments.